Le processus des réseaux territoriaux ecclésiaux dans les différents biomes et régions, avait commencé par une réunion fondatrice à l'Université de Georgetown, Washington, en mars 2019. Il était inscrit dans le processus de réflexion lié aux consultations pour le synode sur l’Amazonie.
Depuis, les réseaux se sont créés, élargis et solidifiés malgré la difficile période du Covid 19. La majorité des rencontres mensuelles se tenaient à travers des réunions zoom et des activités conjointes de plaidoyer lors de forums tels que les COP dont entre autres la COP27 en Egypte durant lequel le REBAC a valablement représenté ENA.
Le réseau a été aussi par le passé principalement actif autour du processus synodal sur l’Amazonie. Au regard d’un nouveau défi pour l’Eglise à savoir la célébration du Synode sur la Synodalité; ENA a décidé d’apporter son expérience de synodalité dans les différents Biomes pour promouvoir une conversion Ecologique au sein de l’Eglise. C’est dans ce contexte qu’il a décidé pour la première fois de son histoire de se réunir en présentiel pour discerner et réfléchir sur son identité, sa vocation et sa mission, et les moyens de s'organiser pour favoriser une collaboration plus approfondie entre continents au service de l’Eglise Universelle. La Réunion de Rome a enfin défini le mode de fonctionnement de ENA et le comité de coordination à confié au REBAC de coordonner les activités de ENA à partir du 3 novembre 2023. Un nouveau défi pour l’Eglise d’Afrique.
L’alliance des Réseaux Ecclésiaux pour l’Ecologie Intégrale –Ecclesial Networks alliance for Integral Ecology- (ENA) consolide son identité et sa stratégie d’action.
Du 2 au 4 juillet 2023, ENA a organisé une rencontre stratégique à Rome, en Italie. La rencontre a été abritée par le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral dans ses bureaux à la Place San Calisto.
Près d’une cinquantaine de participants étaient présents à cette réunion. Ils venaient de différents biomes de la planète et représentaient les réseaux et structures de l’Eglise : le REPAM (Réseau Ecclésial Pan Amazonien) pour l’Amazonie en Amérique latine, le REBAC (Réseau Ecclésial du Bassin du Congo) pour le Bassin du Congo en Afrique, le River Above Asia Oceania Ecclesial Network (RAOEN) pour l’Asie Pacifique, le REMAM pour l’Amérique centrale, le REGCHAC, pour la région de l'Argentine, le Réseau de l’Amérique du Nord en constitution, le European Laudato si Alliance (ELSIA), ainsi que les organismes de coopération comme La CIDSE (Coopération internationale pour le développement et la solidarité), MISEREOR, PORTICUS, et les conférences continentales (SECAM) pour l'Afrique, COMECE pour l’Europe et CELAM pour l’Amérique latine.
Ont participés à cette renconre deux centres de recherche sur l'ecologie inétégrale à savoir « Laudato si Reseach institute (UK) et le global integral ecology reseach network (US).
On a pu remarquer parmi eux quatre cardinaux, un archevêque, cinq évêques, des prêtres, des religieux, religieuses, laïcs dont quelques représentants des Peuples autochtones du Canada, de l’Amérique latine, de l’Asie. Le cardinal Anthony Poola, Archevêque de Hyderabad en Inde, et le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa en République démocratique du Congo ont marqué la présence de la périphérie, tandis que le Cardinal mario GRECH, Secrétaire Général du Synode sur la Synodalité, et le Cardinal Michael Czerny, Préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, témoignaient de la proximité du Saint Siège. Le mot d’accueil a été dit par la Révérende Sœur Alessandra Smerilli, Secrétaire Générale du Dicastère précité.
La rencontre avait pour objectif de consolider l’identité de ENA depuis le chemin parcouru à partir de la Conférence sur l’Ecologie intégrale organisée à Georgetown University en mars 2019 en passant par le Synode sur l’Amazonie tenu à Rome en octobre 2019 et les différentes activités comme les réunions zoom, la participation à la COP 27 et le processus du Synode sur la Synodalité.
Monsieur Mauricio Lopez, Coordonnateur du Comité organisateur, a présenté les Termes de référence de la rencontre et le chemin parcouru. La méthode de travail a consisté en exposés, travaux en groupe et mise en commun. Les travaux ont été ponctués d’exercices spirituels, des silences et des méditations. Le premier et le dernier jour, les séances ont été clôturées par la messe.
De différents exposés, nous pouvons retenir les sujets suivants :
La réflexion historique entre les Peuples autochtones, la conquête européenne et l’Eglise, animée par Madame Lisa Raven et Monseigneur Don Bolen du Canada, Madame Marcivania Dos Santos du REPAM et Serena Viti du Départment of Culture and Education ;
L’exposé sur la participation à la COP 27 donné par le Père Rigobert Minani du REBAC et Josianne Gauthier de CIDSE ;
La présentation de la nouvelle structure du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral par Alwin et Cecilia;
La présentation de la Plateforme Action Laudato Si (PALS) par John Mundel de Etat Unis;
Les articulations du PALS et d’autres articulations au sein du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral par Son Eminence le Cardinal Préfet ;
Résumé de l’Instrumentum Laboris du Synode sur la Synodalité par Son Eminence le Cardinal Mario Grech, Secrétaire Général du Synode.
Les travaux en groupes ont consisté d’une part à préparer les remontées de différents biomes en termes d’organisation, d’avancées, des défis de la région, la réflexion sur la vocation, la mission, la stratégie et le mode de communication de ENA. La mise en commun a permis de se rendre compte de la similitude des cris de la terre mère et des humains qui vivent dans les différentes parties de la planète.
Un des éléments remarqués en termes d’identité et de stratégie de ENA a été la conception de son action à trois niveaux. Le premier niveau est celui des réseaux dans les biomes. A ce niveau, il est question de renforcer les capacités de ces réseaux, la documentation des cas, la mobilisation interne. Le deuxième niveau est celui de la coordination de ENA où est élaborée la stratégie d’action à travers la mise en commun des cas, la définition des priorités de plaidoyer, la définition des mécanismes de communication. Les cas peuvent être relatifs à la solidarité, aux impacts de changement climatique, aux migrations, aux finances, etc. Le troisième niveau est celui de la réalisation du plaidoyer auprès des instances identifiées : Saint-Siège, Nations Unies, Union Européenne, Amérique du Nord, BRICS (Brésil Inde, Chine, Afrique du Sud), Australie, etc.
La délégation du REBAC a été composée de Son Eminence le Cardinal Fridolin AMBONGO, Archevêque de Kinshasa et Président du SCEAM (Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar), du Père Rigobert MINANI, s.j., coordonnateur régional du REBAC au SCEAM, de l’Abbé Jean ETOUNDI, Secrétaire Général de la Conférence Episcopale du Cameroun, coordonnateur national du REBAC Cameroun, et de Monsieur Henri MUHIYA, Secrétaire Exécutif de la Commission Episcopale pour les Ressources Naturelles de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CERN/CENCO), coordonateur national du REBAC-RD Congo et Membre du Secrétariat exécutif du REBAC
La contribution du REBAC à cette rencontre a été remarquable à travers la synthèse de la première journée faite par le Cardinal Fridolin Ambongo, la synthèse de la deuxième journée par le Père Rigobert Minani ainsi que l’exposé sur la participation du REBAC à la COP 27, la présentation du REBAC et de la situation du Bassin du Congo faite conjointement par l’Abbé Jean Etoundi et Monsieur Henri MUHIYA. Enfin, un moment significatif a été la remise du cadeau du REBAC au Cardinal Michael Czerny par Monsieur Henri MUHIYA, Membre de ce Dicastère.
Le cadeau était composé de trois éléments symboliques des ressources naturelles que ce biome a reçues de Dieu et qu’il offre au monde, ressources pour lesquelles le monde lui prive la paix. Il s’agit de deux feuilles de l’arbre « Terminalia Superba » appelé « Limba », caractéristique de la forêt du Bassin du Congo, un morceau de cuivre de la province du Lualaba et un morceau d’hétérogénite, le cobalt exploité artisanalement au Lualaba. Le message accompagnant ce cadeau c’est la demande de la « solidarité pour la paix dans le Bassin du Congo » et les remerciements au Saint Père, Pape François, qui porte ce Bassin dans ses prières, ses discours et ses plaidoyers.
Rappelons que l’écologie intégrale voudrait que dans la lutte pour la sauvegarde de la Maison commune, l’attention ne soit pas uniquement attirée vers la nature, mais aussi vers l’homme.