L’Église catholique en Afrique appelle à des réponses équitables, menées par l’Afrique, à la crise climatique, soulignant que le continent doit être l’architecte de son avenir écologique plutôt que le destinataire d’agendas extérieurs.

En marge du deuxième Sommet africain sur le climat à Addis-Abeba (Éthiopie), Mgr Coffi Roger Anoumou, évêque de Lokossa (Bénin), chef de la délégation du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), s’est entretenu avec le nonce apostolique en Éthiopie, Mgr Brian Ngozi Udaigwe, sur la position de l’Église.

Le mardi 9 septembre 2025, l’archevêque Udaigwe, nonce apostolique en Éthiopie, a reçu Mgr Anoumou, chef de la délégation de la SCEAM au deuxième Sommet africain sur le climat, qui se tient du 8 au 10 septembre 2025 à Addis-Abeba. L’ambassadeur du Saint-Siège a accueilli le représentant de l’épiscopat africain et s’est réjoui de la présence de l’Église dans le dialogue continental sur le climat.

Au cours de cette audience, Mgr Anoumou, évêque de Lokossa (Bénin), a présenté la position du SCEAM sur le changement climatique, décrivant la crise comme une urgence à la fois écologique et morale. L’Église africaine a souligné que le continent, bien qu’il soit le moins responsable des émissions mondiales, subit les conséquences les plus graves, notamment les sécheresses, les inondations, les cyclones et la désertification.

L’Afrique : architecte de son avenir écologique

Le dimanche 7 septembre, lors d’une messe pour la sauvegarde de la création à la paroisse Holy Saviour d’Addis-Abeba, Mgr Roger Anoumou a lu la déclaration du SCEAM, dans laquelle les évêques africains ont appelé à des réponses urgentes, équitables et menées par l’Afrique, qui accordent la priorité à la justice et à la dignité des communautés vulnérables. L’épiscopat africain a mis l’accent sur les priorités clés énoncées, notamment : les solutions menées par l’Afrique, les énergies renouvelables, la justice financière climatique, l’adaptation et la résilience.

En effet, le SCEAM insiste sur le fait que l’Afrique ne doit pas se contenter d’être le destinataire d’agendas externes, mais doit être l’architecte à part entière de son avenir écologique. L’Église en Afrique « soutient les énergies renouvelables, l’agriculture régénérative et les technologies appropriées qui protègent la biodiversité et respectent le patrimoine culturel ».

Le SCEAM préconise d’investir dans les énergies renouvelables décentralisées et communautaires, de créer des emplois décents, d’autonomiser les femmes et les jeunes, et de réduire la pauvreté énergétique tout en limitant les émissions de carbone.

« Justice, solidarité et respect de la création »

Une autre priorité clé identifiée est la justice financière climatique : exhorter les nations riches à rembourser leur « dette écologique » par un soutien transparent et non endettant, en particulier pour les pertes et dommages.

« Les efforts d’adaptation doivent préserver la sécurité alimentaire, les systèmes d’approvisionnement en eau et les moyens de subsistance, en donnant la priorité aux pauvres et aux marginalisés », a souligné Mgr Anoumou, rappelant que « les communautés religieuses sont prêtes à collaborer pour éduquer, mobiliser et accompagner les populations touchées ».

Mgr Anoumou a souligné que l’action climatique est un impératif spirituel, ancré dans Laudato Si’ et Laudate Deum (encycliques du défunt pape François). Il a déclaré que l’Afrique ne doit pas être un bénéficiaire passif des agendas mondiaux, mais un « agent actif » de sa transformation écologique. « La justice, la solidarité et le respect de la création n’exigent rien de moins », a affirmé le SCEAM.

Le nonce apostolique en Éthiopie, Mgr Brian Ngozi Udaigwe, originaire du Nigéria, a encouragé Mgr Roger Anoumou et, à travers lui, les évêques membres du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) « à continuer de renforcer leur plaidoyer en faveur de la sauvegarde de la création ».

Charles Ayetan

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