La Cathédrale Ecologique Massacrée Déclin de la Biodiversité dans le bassin versant du Fleuve Congo

« La biodiversité, source de préoccupation à la fois urgente et existentielle », tel est le thème de la journée mondiale de l’environnement 2020. Un thème pertinent et qui invite à la responsabilité de chacun face à l’avenir de l’humanité et de la vie humaine.

A ce propos, durant la semaine « Laudato si’ », le Pape François invité chacun à répondre à la question de savoir « Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui viendront après nous, aux enfants qui
grandissent ? » Parce que, « La sauvegarde des écosystèmes suppose un regard qui aille au-delà de l’immédiat, car lorsqu’on cherche seulement un rendement économique rapide et facile, leur préservation n’intéresse réellement personne. Mais le coût des dommages occasionnés par la négligence égoïste est beaucoup plus élevé que le bénéfice économique qui peut en être obtenu. Dans le cas de la disparition ou de graves dommages à certaines espèces, nous parlons des valeurs qui excédent tout calcul. C’est pourquoi nous ne pouvons pas être des témoins muets de bien graves injustices, quand certains prétendent obtenir d’importants bénéfices en faisant payer au reste de l’humanité, présente ou future, les coûts très élevés de la dégradation de l’environnement » (Pape François). Voilà pourquoi, chacun de nous doit promouvoir des attitudes constructives pour le soin de la Nature et de la Biodiversité
et dire Non à une économie d’exclusion et d’injustice où l’argent règne au lieu de servir.

C’est cela un appel à la souscription d’un développement durable. C’est-à-dire : Une reformulation du rapport Homme-Nature débouchée vers un compromis entre les besoins de l’humanité et la durabilité des ressources. Développer tout en préservant l’environnement.

Dans la zone du bassin versant du fleuve Congo, c’est le contraire, il s’observe un massacre de la Nature et de la Biodiversité marine manifestée par une dégradation très avancée de la Fonction écologique du fleuve Congo : perte de qualité d’eau douce, pollution des eaux, baisse de capture, risque grave sur le secteur de la pêche, disparition des espèces aquatiques, ensablement du fleuve, érosions côtières, libération des électrons libres, montée de pauvreté et autres.

Au regard de l’état de lieu écologique du fleuve, la question a son sens : « Quel genre de monde voulons nous laisser à ceux qui viendront après nous, aux enfants qui grandissent ? » car, la biodiversité est essentielle à l’existence humaine et la bonne qualité de vie. Et la plupart des contributions de la nature ne sont pas totalement remplaçables, certaines sont même irremplaçables. Si la biodiversité aquatique dans le bassin du fleuve Congo continue son déclin, les conséquences iront bien au-delà d’une simple perte de la nature. Et elles frapperont encore plus durement les Communautés Kongo et riveraines du fleuve Congo, déjà meurtries et très vulnérables.

La Nature et la biodiversité marine constituent le patrimoine et forment le plus important filet de sécurité de survie pour plus de 80.000 populations riveraines et dépendantes des services environnementaux.
Aujourd’hui, avec larmes aux yeux, les communautés riveraines du fleuve Congo ne cessent de crier face aux géants financiers comme le barrage Inga, le dragage et d’autres exploitants et accapareurs du fleuve Congo qui sont en train d’éroder les fondements de leurs économies et de la qualité de leur vie. Plus de 40 ans et de 35 ans après la construction des Barrages Inga 1 et 2, plus de 50 ans de dragage, le silence de mort des entreprises et du pouvoir public face aux impacts écologiques que subissent les communautés vivant en aval du barrage d’Inga et dans le Bief Maritime interpelle plus d’un chacun, Il y a lieu de craindre sur l’avenir de la Biodiversité Marine dans le Fleuve Congo. Car, son déclin est une réalité aujourd’hui.

De ce qui précède, IDEL est convaincu que :

  • La Biodiversité est essentielle à l’existence humaine et sa bonne qualité de vie ;
  • Pour parvenir à 2030, nous devons bien faire les choses en matière de nature et de biodiversité, et n’est pas négligé ODD14 (Vie aquatique) et ODD15 (Vie terrestre).

Par conséquent recommande ce qui suit :

  1.  A la présidence de la RD Congo :
    • Arrêter le projet Inga III au regard des pires probables environnementales que ce méga projet occasionnera dans la zone du projet et dans les zones influentes du projet. Car, « le peuple d’abord » ;
    • Porter une attention particulière à la gouvernance du fleuve, plus spécialement dans le bassin versant du fleuve Congo ;
  2. Au pouvoir législatif :
    • Porter une attention particulière à la gouvernance du fleuve, plus spécialement dans le bassin versant du fleuve Congo ;
    • Interpeller tous les responsables de la dégradation de la biodiversité marine en RD Congo ;
  3.  Au Gouvernement Congolais :
    • Arrêter le projet Inga III au profit de micro-barrage pour booster un développement endogène ;
    • Exiger aux entreprises privées et publiques exploitantes du fleuve, comme moyen ou matière première, de publier chacun son Plan de Gestion Environnementale et Sociale
      et d’en mettre en œuvre ;
  4. Aux exploitants du fleuve :
    • Arrêter tout projet à impact environnemental grave et irrémédiable ;
    • Publier et mettre en œuvre un Plan de Gestion Environnementale et Sociale ;
    • Se conformer aux principes édictés par la loi n°11 du 9 juillet portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement et par les lois sectorielles ;
  5. A la Banque Africaine de Développement :
    • Arrêter l’Assistance et Appui technique et financier pour le projet Inga III au regard des pires probables environnementales que ce mégaprojet occasionnera dans la zone du projet et ses zones influentes, son caractère non durable et non pro-pauvre ;
    • Assister la RD Congo dans la mise en place et réalisation d’une politique énergétique de proximité et décentralisée en vue de booster une économie et croissance endogène ;
    • Aux Organisations de la Société Civile congolaise :
    • Se mobiliser pour la protection de la biodiversité et la nature (ODD 14 : vie aquatique et ODD 15 : vie terrestre ;
    • Promouvoir des attitudes constructives pour le soin de la création et dire Non projet qui s’inscrit à une économie d’exclusion et d’injustice où l’argent règne au lieu de
      servir

Fait à Boma, le 5 juin 2020

Pour IDEL
Mr Apollinaire NSOKA NGIMBI
Coordonnateur